Les larmes d’un néo-nazi

Lors d’un procès, la loi veut que le prévenu ait la parole en dernier. C’est-à-dire après la plaidoirie de son avocat, à qui il arrive d’avoir des sueurs froides lorsqu’il entend son client, contre toute attente, se lancer dans un monologue par nature périlleux. Surtout quand ce client est un néo-nazi et qu’il entreprend, dans un procès où des mains rouges ont été découvertes sur le mémorial de la Shoah, de répondre aux parties civiles sur l’origine des tatouages (insigne des SS, croix-gammée, etc.) qui recouvrent son corps.

« On ne se réveille pas un matin en se disant : “Je souhaite être nazi” », commence-t-il, avant de raconter d’un souffle son enfance dans un quartier pauvre de la Bulgarie post-soviétique. La misère et la violence, les agressions qu’il dit avoir subies de la part de tsiganes et qui l’ont conduit, adolescent, à intégrer un groupuscule nationaliste. Il se fait tatouer « pour impressionner » ces adversaires d’alors. Impressionnant, ça l’est, comme de voir ce colosse de 1,90 mètre, jusqu’ici peu enclin à se livrer, être envahi par l’émotion au fil de son récit, dire sa honte et présenter, en larmes, ses excuses aux parties civiles « et à la France ».

Abonnement à la newsletter

En cliquant ci-dessous sur "Je m'abonne", j'accepte que Avocats Anonymes collecte et traite mes données personnelles (notamment mon adresse email) dans le but de m'envoyer des communications et des actualités. Je comprends que je peux retirer mon consentement à tout moment en utilisant le lien de désabonnement présent dans chaque email. Pour plus d'informations, consulter notre politique de confidentialité.

Retour en haut